L’opération, une bonne solution ?

Inévitablement, ce jour arrive, celui où l’ORL nous explique que les médicaments ne sont plus assez efficaces, que la cortisone peut devenir dangereuse à force d’en prendre, et qu’il faut donc envisager l’opération chirurgicale.

L’intervention chirurgicale est classiquement proposée par les ORL lorsque les crises se répètent trop fréquemment, que les traitements par corticothérapie sont trop nombreux car il existe des risques d’effets secondaires sérieux, lorsque nous nous plaignons de difficultés à respirer et de notre fatigue générale, lorsqu’il n’y à pas de réponse aux anti histaminiques et que notre polypose à évolué en stade 3-4.

Nous sommes inquiets, l’opération n’est pas anodine avec son anesthésie générale, une intervention tout près des nerfs optiques, ou encore la pose, ou plutôt le retrait des mèches … c’est une épreuve de prendre la décision, c’est une épreuve de se faire opérer.

Alors, comme une routine, notre ORL nous rassure : il en fait tous les jours ou presque, il nous dit que nous serons tellement mieux après, et puis, de toutes les façons, il n’y a pas d’autres solution … Il sait qu’un jour ou l’autre, nous n’auront pas le choix …

Si seulement les Résultats étaient bons !

Le problème de l’opération, en plus d’être une épreuve, c’est qu’elle ne nous guérie pas de la polypose nasale, elle n’est pas du tout définitive, et elle peut même empirer la situation !

Le but de l’opération est surtout d’élargir nos sinus afin que les corticoïdes en spray agissent mieux sur la muqueuse. Et combien de temps cette opération va-t-elle nous soulager ?

Il est facile d’obtenir de nos ORL des statistiques sur les résultats à 1 ou 2 ans après l’opération, et l’on parle alors de 30% de rechute. Mais après ces 2 ans, il est beaucoup plus difficile d’avoir des informations claires : quels est le taux de rechute à 3 ans ou 5 ans ? Et que se passe-t-il en cas de rechute ? Et bien nous repartons pour un tour : cortisone, antibiotique, et nouvelle opération !

Le très gros problème, c’est que chaque opération est un peu plus risquée que la précédente, et qu’elle traumatise notre sphère ORL, alimentant alors le feu de l’inflammation, moteur de la polypose nasale.

Notre ORL nous expliquera qu’il nous opèrera autant de fois que nécessaire, car de toutes les façons, « il n’y a pas d’autres solution » … C’est un véritable cercle infernal, et il n’est pas possible de revenir en arrière.

Sandrine : Merci d’insister sur le fait que l’opération n’est pas la solution en soi : en période de découragement, cela paraît tellement simple d’en programmer une. L’ORL que j’ai consulté il y a un an avait été très franche : elle m’avait dit « je pourrais vous opérer si cela devient très gênant pour vous, mais il y a de très gros risques pour que cela revienne, et encore plus ». Elle me déconseillait donc cette solution-là et me demandait d’essayer de gérer au mieux la situation (sans me donner aucune clé par contre).

J'ai été opéré après une année sous anti-histaminique sans résultats tandis que ma polypose avait continué d'évoluer et en était au stade 3/4. C’était une intervention sous anesthésie générale.

Commençons par expliquer ces fameux 'gestes' opératoires. Voilà ce que votre ORL peut vous proposer, et à quoi ils correspondent :

  • Polypectomie : retirer les polypes.

  • Turbinectomie : sectionner les cornets qui sont des parties de la muqueuse afin d'agrandir la cavité nasale.

  • Ethmoidectomie moyenne : ouverture des sinus ethmoïdes pour en faire une seule cavité afin d'agrandir la cavité nasale.

  • Meatotomie moyenne : ouverture des meats pour élargir le canal naturel faisant communiquer le sinus maxillaire avec la cavité nasale, pour permettre aux sécrétions de s'évacuer dans la fosse nasale.

  • Redressement de la cloison : améliorer la circulation de l'air dans les deux narines.

A la suite de l'opération, les polypes sont analysés afin de vérifier leur nature exacte. Les suites opératoires ont duré quelques jours, et le retrait des mèches qui ont été positionnées dans mon nez était un moment particulièrement désagréable.

Voyons maintenant les bénéfices de l'opération : elle apporte un grand soulagement dans l'immédiat, entre autres au niveau de la respiration. Elle permet au traitement de corticoïdes locaux de pénétrer plus profondément, d'améliorer son efficacité et de contrôler les polypes. Mais voyons aussi ce que l'opération n'est pas : elle traite les symptômes, mais pas les causes. Elle ne guérit donc pas de la maladie. L'opération n'est pas une solution définitive. Les risques de rechute sont significatifs. Renseignez vous précisément sur les rechutes à 1 an, 2 ans, 5 ans et plus. Plus vous êtes opéré et plus il y a de risques d'augmenter l'inflammation. En d'autres termes, si une première opération vous soulage pendant 7 ans, la deuxième ne pourrait le faire que 5 ans, et la troisième 2 ans ...

Quand j'ai été opéré, je n'avais pas toutes les connaissances sur la polypose que j'ai aujourd'hui, et je voyais l'opération comme la seule solution pour améliorer ma situation. Ce fut effectivement le cas pendant plusieurs années, jusqu'à la rechute. Au regard de tout ce que j'ai depuis appris sur les polypes des sinus, mon approche à propos de l'opération est maintenant la suivante :

  • Tout faire et tenter pour éviter une opération.

  • Quand je dis tout faire et tout tenter, cela veut dire prendre en compte tout ce dont je parle dans le livre.

  • Si je devais me faire opérer à nouveau, je continuerai à tout tenter et tout faire même si je suis dans l'immédiat soulagé pour ne pas risquer la rechute et la nécessité d'une nouvelle opération quelques années plus tard.

  • L’opération est pour moi une solution de dernier recours et qui doit être utilisée le moins possible.

  • Si je devais prendre cette décision maintenant en ayant le livre entre les mains, je me donnerais au minimum 6 mois de délai et je tenterais tout ce qui est dans le livre.

  • J’insisterais aussi auprès de mon ORL pour une réduction au laser de mes polypes sous anesthésie locale afin de me soulager dans l'immédiat, et me permettre gagner du temps afin de tout tenter.

Résister à la Pression. Lorsque l’on se trouve confronté à la question de se faire opérer, on est en général sous pression : d’une part on est épuisé par la polypose bien installée depuis plusieurs mois, et d’autre part par la crainte d’une opération assez lourde à propos de laquelle notre Orl nous informe des risques opératoires par obligation même s’ils sont limités.

Cette pression nous empêche souvent de prendre du recul pour bien comprendre les tenants et aboutissant de cette intervention. Elle nous apparait comme l’unique solution pour nous soulager.

Mais ne pensez pas que l’opération est une solution définitive réservée aux courageux qui oseront. Vous aurez ensuite probablement besoin d’un traitement corticoïde local et d’une surveillance Orl comme « le lait sur le feu ». Mais surtout, les polypes peuvent repousser de plus belle après chaque opération car chacune d’elle traumatise votre muqueuse et favorise l’inflammation. Tout ceci vous emmène dans un cycle infernal d’une succession d’opérations.

Essayons de comprendre en quels termes les ORL nous en parlent. Votre ORL est avant tout un chirurgien. C'est son métier d'opérer. Après vous avoir suivi et prescrit des antihistaminiques, des antibiotiques et des corticoïdes, votre ORL estime qu'il a fait le maximum, et que l'opération est la seule solution possible. Votre ORL ne pense pas que les Sulfites, l'Alimentation, les Allergies, et bien d'autres sujets discutés entre autres dans le livre, sont des moyens de vous soigner. Encore une fois, il est avant tout un chirurgien.

Ceci est vrai pour 90 % des ORL. Mais une minorité d’entre eux pensent au contraire que l'opération est à éviter, proposent une approche globale de leur polypose (alimentation, système immunitaire ...), et quand il n'y a pas d'autre options, proposent des gestes opératoires minimums comme une polypectomie simple au laser sous anesthésie locale.

Votre ORL a quelle approche quand il vous parle d'une opération ?

Même après une opération, vous aurez de toutes façons à vous occuper de vous et faire un certain nombre de changements. Alors autant les faire avant de se faire opérer, et éventuellement ne plus avoir besoin d’opération, ou simplement pourvoir la reporter de 5 ou 10 ans.

L’opération n’est pas une solution définitive, mais elle est une décision définitive. Elle ne vous permet pas d’oublier que vous avez une polypose. Se faire opérer est sans retour en arrière possible. Vos sinus, votre nez et vos muqueuses sont modifiés en profondeur (à l'intérieur seulement bien sûr) avec des conséquences pour le reste de votre vie.

Réfléchissez bien et prenez tout votre temps avant de vous décider. Personnellement, j’ai refusé la deuxième opération, et si les quelques mois qui ont suivi ont été un peu dur, je suis très content d’avoir dit non ! D’autres lecteurs sont tout aussi contents :

Céline : Depuis, les polypes ont régressé. Deux mois après ce régime, l’ORL m’a revu et le miracle a eu lieu : plus d’opérations en vue. Il y avait un passage. Les polypes étaient beaucoup moindres.

Corine : J’étais en stade 4 au bord de l’opération !! J’ai retrouvé odorat et je respire la nuit ! J’ai aussi réduit le lait. Le gluten ne sembla pas avoir d’influence sur moi.

Laurent : Souffrant de PNS depuis plus de vingt ans et ayant subi deux opérations, je me suis mis à la recherche d’autres solutions lorsque je suis tombé sur le livre de Bertrand. Ce livre a confirmé ce que je pressentais depuis peu : il existe d’autres pistes à explorer que celles de la chirurgie ou de la médecine traditionnelle, sans pour autant les rejeter totalement bien entendu.

Précédent
Précédent

Des medicaments parfois dangereux

Suivant
Suivant

Pouvoirs et Limites des Médecins